L’agriculture est entendue ici au sens large, englobant ainsi les activités culturales dans les champs, l’élevage, la pêche, la sylviculture, l’aquaculture…Quant à l’industrie, il s’agit de l’ensemble des entreprises dans un pays, qui transforment les matières premières, exploitent les sources énergétiques, explorent d’autres sources, dont celles communément appelées énergies renouvelables (ER). Avec la mondialisation des économies, il se forme de plus en plus des alliances stratégiques entre entreprises nationales et internationales ; l’économie se mondialise dans un environnement de plus en plus incertain où les objectifs des uns et des autres sont souvent opposés, voire contradictoires. 

Dans ce processus les pays africains doivent jouer leur rôle ; ils doivent eux-mêmes définir et assurer leur développement socioéconomique, battre leur propre monnaie si ce n’est déjà le cas, exploiter et librement commercialiser leurs ressources naturelles. Mais ont-ils les moyens pour remplir leurs devoirs dans un environnement si complexe et turbulent ? Les économies africaines peuvent-elles faire face aux puissants acteurs omniprésents de l’économie mondialisée ? Comment les pays africains peuvent-ils mettre en place des politiques agricoles, industrielles et de services, asseoir leur compétitivité, et ne plus perdre dans ce face-à-face loin d’être amical ? Comment peuvent-ils faire pour valoriser dans la dignité leurs ressources, sans oublier la pressante décolonisation de l’imaginaire africain ? Autant de questions restent encore sans solutions. Les scénarios que la prospective stratégique peut offrir ici seront d’une utilité cruciale et irremplaçable.

Nous proposons la prospective stratégique pour changer la donne, au bénéfice du tissu économique africain : l’industrie, l’agriculture, les services… Il faut oser regarder la réalité telle qu’elle est pour y faire face, avoir le courage de poser les vraies questions sur l’économie du continent. Ce sera une autre manière d’encadrer son développement économique. Certains dirigeants en sont conscients et tentent de le faire, mais non sans problèmes comme en témoignent les plans Pays émergents – ils ne le sont que de nom – qui n’auront d’avenir que lorsqu’un grand nombre de verrous seront supprimés. D’autres dirigeants ne semblent pas l’avoir compris. Cette nouvelle approche pour réussir est appelée entre autres, à mettre l’accent sur l’anticipation, la bonne gouvernance, l’organisation en réseaux, le renforcement de l’intelligence collective et des solidarités des différentes sphères d’activités productives et non productives, les initiatives locales/internes…