La prospective permet de « Faire face à l’incertitude et aux potentialités de l’avenir, trois attitudes sont possibles :

  • passive (subir le changement…),
  • réactive (attendre le changement pour réagir),
  • et prospective dans le double sens de la préactivité et de la proactivité.

La préactivité, c’est se préparer à un changement anticipé, alors que la proactivité, c’est agir pour provoquer un changement souhaité » (Michel GODET). Quant à la stratégie, c’est « l’art de survivre et de se développer dans son environnement en utilisant au mieux ses ressources » (jean SIMONET). Elle pose la question essentielle quant au bon fonctionnement de l’organisation : Quoi faire, quand ? Cela suppose qu’un plan d’action a été défini. Et l’organisation, « une arme pour la compétitivité » (Jacques LESOURNE). La prospective, la stratégie et l’organisation toutes trois alliées justifient l’expression prospective stratégique des organisations.

 

Avantages de la prospective stratégique

Les avantages de la prospective stratégique sont nombreux. Retenons-en au moins trois : 1) la prospective stratégique est avant tout un outil d’anticipation et de mobilisation collective (l’anticipation pour l’action, via l’appropriation) axée sur le long terme, avec une préoccupation constante de l’environnement. La prospective stratégique et le management stratégique  sont donc des alliés en ce sens qu’ils s’appuient entre autres  sur l’intelligence collective qui communique. 2) De par sa rigueur, elle constitue un avantage indéniable. Car « la prospective est l’expression d’un effort de lucidité face à la réalité : pas seulement celle qui est devant nous, comme une évidence, mais celle qui se dessine, que nous ne voulons pas voir parce qu’elle nous dérange, que nous n’arrivons pas à nommer parce qu’elle perturbe les jeux, les pratiques (souvent répétitives) ou les habitudes du moment » (Guy LOINGER). 3) la prospective aide à mieux préparer l’avenir qui est un domaine ouvert de liberté, de volonté et de pouvoir. Ce domaine est ouvert à de nombreuses interactions et interdépendances qui, souvent nous échappent, nous surprennent, nous font peur.

La prospective se définit à juste titre comme « une anticipation pour éclairer l’action présente à la lumière des futurs possibles » (Michel GODET). Plus simplement certains disent que la prospective c’est construire demain aujourd’hui ; elle est un outil pertinent d’aide à la décision qui éclaire les mutations en cours, ainsi que les implications des facteurs temps, espace, esprit, information et échanges. Elle s’impose, on ne le dira jamais assez, à qui veut réussir son action qui s’inscrit dans une dynamique d’avenir et de long terme. Dès lors la prospective croise la stratégie, la planification et l’organisation ; en fait chacune croise les trois autres, de sorte qu’on ne peut s’engager dans une démarche de l’une de ces compétences sans pénétrer dans le domaine des autres ; ce sont donc des sciences intégrées, ce que traduit l’expression « prospective stratégique des organisations ». C’est à ce niveau où se situe l’interdisciplinarité de notre spécialité évoquée en page d’accueil. C’est aussi ce qui fait que celle-ci relève du domaine de la science des idées et de l’action.